Quelques bonnes recommandations, au préalable :

Le gros problème c'est la condensation à l'intérieur de la caravane puisque nous n'avons pas de double-vitrage. Pour le combattre au mieux, il faut surchauffer la caravane (environ 25 à 27°C) tout en laissant les baies très légèrement entrouvertes (3 ou 4 mm à la base suffisent).

Donc il faut avoir 2 systèmes de chauffage : l'un électrique 1500 W à 2000W et l'autre au gaz genre Trumatic. Bien sûr, ce chauffage sera alimenté en propane car le butane ne sort plus de la bouteille à 0°c alors qu'il faut -44°C pour le propane.

Le chauffage ne doit jamais être arrêté même lorsqu'on s'absente.

Par expérience, la 1ère fois où nous sommes allés en Andorre en février, j'avais une bouteille de butane camping gaz placée dans la penderie. Un matin, le gaz ne sortait plus car l'intérieur de la penderie n'étant pas chauffé et même ventilé par de petits aérateurs, la température était proche de 0°C. Je suis ensuite passé au propane, bouteille de 13 kg placée dans le coffre sur flèche. Maintenant, j'ai 2 bouteilles de propane Twiny de 5kg. Pour passer du butane au propane, il faut changer le détendeur (souvent fourni avec l'achat de la consigne) mais il n'y a rien à changer au niveau des injecteurs du réchaud ou du chauffage.

En ce qui concerne l'ampérage qu'il faut prendre au camping en fonction de la puissance du chauffage électrique dont on dispose, c'est facile, il faut multiplier l’ampérage fourni par 230 V et on obtient la puissance disponible.

Soit : 4 A x 230 V = 920 Watts ; 6 A x 230 V = 1440 W ; 10 A x 230 V = 2300 W.

En fait, en fonction de la longueur du câble de raccordement et du nombre de caravanes qui tirent sur la même borne, cette puissance disponible sera un peu diminuée. Il vaut mieux tabler respectivement sur 750 W, 1200 W et 2000 W en pensant que l'on peut aussi utiliser d'autres appareils que le chauffage : sèche-cheveux, éclairage, TV.

L'idéal c'est d'avoir un chauffage de 1000 à 1500 W et donc de prendre 10A.

Autre problème : l'eau. Conduites et réservoirs doivent être hors gel. C'est à dire dans la caravane ou très sérieusement calorifugés y compris les conduites d'évacuation.

Le sol de nos caravanes n'est pas isolé et de ce fait, la différence de température entre le plafond et le sol peut-être de l'ordre de 10°C.

25°C au plafond et 15°c au sol... on a toujours les pieds gelés. Deux parades possibles qui peuvent être cumulées :

une moquette épaisse provisoirement posée sur le sol de la caravane et une "jupe" qui fait le tour de la caravane et empêche l'air glacé de s'engouffrer dessous.

Au camp, ne jamais serrer le frein de la caravane : elle ne peut pas bouger, elle est sur ses vérins, ni celui de la voiture. Il suffit d'enclencher la 1ère (et pour les plus inquiets, de mettre une cale).

Une grosse corde avec quelques nœuds de 5 ou 6 mètres de long permet à 2 personnes de déneiger le toit de la caravane pour éviter la surcharge. Il suffit de la lancer par dessus le toit, au milieu et de l'amener peu à peu aux extrémités en lui faisant faire des va et vient.

Pour la route, il faut savoir que rouler sur la neige avec une caravane c'est spécial. L'idéal serait de pouvoir équiper toutes les roues de la voiture et celles de la caravane de chaines. Bon, mais ce n'est pas possible car trop coûteux et trop fastidieux à mettre en place.

J'ai le souvenir d'une descente du col du Tizin Tichka enneigé au Maroc avec une 504 Peugeot et ma Digue Coronette sans chaines, on ne savait pas laquelle des 2 allait finir par passer devant ! Toute la descente (ou presque) en 1ère sans jamais laisser le moteur prendre des tours grâce à des freinages d'une très grande douceur et nous avons atteint Marrakech sans encombre. Nous étions 6 caravanes et nous laissions au moins 200m entre chaque attelage.

Donc on met des chaines sur les roues tractrices de la voiture. En montée, si la route n'est pas trop enneigée, ça doit marcher. Bien sûr, il faut avoir des pieds qui ont du doigté. Tout se fait en douceur et dans le pire des cas, on ne peut plus monter. Mais le plus terrible, c'est la descente. Ça peut partir en vrac à n'importe quel moment si la chaussée est un peu verglacée. Donc, il faut choisir son moment : le plus "chaud" de la journée, entre 12h et 15h permet de mettre toutes les chances de son côté.

Bien sûr, il fait éviter de rouler en convoi. Mais tout ça, il ne faut pas s'en faire une montagne. Maintenant les routes d'accès aux stations sont souvent bien déneigées et le goudron est apparent. Dans les années 70, nous sommes partis plusieurs années en février en Andorre avec une R16 et une Georges et Jacques "Fantaisie" qui devait peser 750 Kg, sans chaines !

Dernier point : On ne sait jamais trop que faire des vêtements et chaussures mouillés par la neige. L'idéal c'est d'avoir un sas d'entrée, sorte de mini auvent dans lequel on peut les poser avant d'entrer dans la caravane. On peut aussi s'arranger pour les pendre dans le cabinet de toilette dont on laissera toujours la porte entr'ouverte ainsi que le lanterneau.

Voilà, je souhaite, à tous, un beau caravaneige ! Christian - Déc 2014