#1 23-04-2013 18:19:42

Notin1938

L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Ca y est, j'ai exhumé mes diapos prises lors de la séance de 1992 et les ai fait scanner.

Vers 1990, j'ai pris contact avec la rédac du Caravanier pour préparer le bouquin Caravanes de chez nous.

Accueil chaleureux, libre accès aux archives, alors au Plessis-Trévise puisque le journal appartenait encore à son fondateur Rousseau.

Mais il y avait déjà eu beaucoup de documents jetés ou détruits par le temps. J'apprends que Rousseau possède une petite collection de caravanes anciennes et obtiens de monter une séance photo en commun avec le journal Rétroviseur, du groupe LVA.

Cela tombait bien, nous employions le même photographe : le talentueux Dingo. RDV à la base de loisirs de Jablines, un des spots favoris de Dingo, à quelques km seulement des caravanes.

On se met d'accord pour en sortir 4. Je fais appel à des collectionneurs pour réunir 4 autos.

Manque de chance, 2 sont indisponibles mais consentent à me prêter leurs voitures. Je ferai donc 2 aller-retour le matin pour amener la B 14 et la 4 CV et 2 aller-retour le soir pour les rapporter, sachant que la 4 CV était à facilement 40 km de Jablines.

Bref, pas de tout repos. En plus, j'ai abîmé la B 14 qui était plus belle que neuve, lorsque la voiture devant le camion a pilé net et que les sangles se sont déchirées !

En plus de 25 ans, c'est je crois la seule auto ancienne prêtée que j'ai rendue endommagée, un mauvais souvenir.

La suite, une journée ensoleillée à déplacer à la main les caravanes, placer les autos, faire en sorte que les proprios ne s'ennuient pas trop...

Et 2 beaux articles rédigés par moi pour Rétroviseur et par Bruno Lacroix, alors réd'chef du Caravanier.

L'ACMA et la Rex étaient en assez bon état, la Notin sauvagement replâtrée et un peu modernisée (feux, timon), la Georges & Jacques déjà bien malade, le coin AVG s'ouvrait. Mais cela faisait illusion en photos.

Ces 4 caravanes, vous le savez, ont pu être rachetées par notre ami Karavan, ami dela famille Rousseau, lorsque le journal a été vendu.

Mal stockées à l'humidité, elles avaient moins fière allure.

Place aux photos :

La Rex avec un cabriolet Hotchkiss 6-cylindres amené par Claude Delagneau, pas encore président de la FFVE mais du club de la marque aux canons.

L'ACMA avec la B 14. On avait même apporté un canoé en bois et ses pagaies, ne reculant devant aucun effort !

La Notin 1934 était “attelée” à un cabriolet Chevrolet 1936 qui appartenait à Marcel Bonhoure, le carrossier d'Aulnay-sous-Bois auteur des transformations de 15-6 en cabrio, aujourd'hui décédé.

Il était très serviable.

Combien de collectionneurs j'ai eu au téléphone,

qui m'ont dit :

"Ah mais je ne veux pas que ma voiture soit associée à des vieilles roulottes.

C'était une voiture de luxe vous savez".

La Georges & Jacques et la 4 CV découvrable, dont le propriétaire n'est plus, lui non plus.

Bruno Lacroix et Dingo en grande conversation. Pendant ce temps-là, les photos n'avancent pas mais il devait y avoir un nuage mal placé...

Bruno Lacroix et Frédéric Lutz à la manœuvre avec la Rex.

Le même avec la G&J et qq'un dont je ne me souviens pas.

Enfin l'intérieur de la G&J, qui est en passe d'être entièrement reconstruite.

Le drôle d'attelage de l'ACMA, heureusement avec sa partie femelle. Mais elle était venue sur remorque.

Les Heulinois

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Vraiment magnifique, difficile de faire mieux.

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"Panoramic 14 B" 1963 - "Welcome" "Baronette GT" 1968 et "Caravette" 1970

peugeot404

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Merci Notin 1938 pour ces très beaux clichés.
J'ai le caravanier de l'époque où avait paru ce reportage.

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Peugeot 404 de 64, Notin Hirondelle de 61, Henrymag de 59 et Sologne Favorite de 56

Fannotin

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

C'est vraiment magnifique, ce reportage.

Ces caravanes sont maintenant dans de bonnes mains, et leur pérennité est assurée, le patrimoine est sauvé.

Ça m'évoque aussi que la vie passe vite et qu'il faut profiter au présent de ce que nous vivons. Les deux disparus dont tu parles, Bruno, ont, je pense bien profité de leur passion et l'ont bien transmise à d'autres.

Merci en tout cas pour ce petit retour en arrière que j'ai adoré.

En plus août 92, c'était la naissance de ma fille, grand souvenir, une fille pour son papa après deux garçons.

Dernière modification par Fannotin (24-04-2013 06:21:41)

François

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Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Superbes ces photos et tout cet historique !

Dans les années 30 et avant qui partait comme ça en caravane et avec une aussi belle voiture devant ?

Il paraît que la caravane à l'époque était un sport de luxe, comme le golf est de nos jours.

Qui étaient-ils ces caravaniers ? Des gens aisés c'est clair.

Où allaient-ils ? Il parait qu'ils se retrouvaient...

Dernière modification par François (24-04-2013 09:14:53)

grosben

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Les photos de Dingo dans rétroviseur j'adorais. Il y avait eu un article caravane + 4cv dans rétroviseur.
Dans mon village il y avait une Georges et Jacques dont seul l'arrière particulier avec cette porte dépassait du garage. Cette caravane m'a longtemps intrigué.

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trellex42

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Merci, merci, merci mille fois Bruno pour ce retour dans le temps !

*Cet article m'a fait rêver pendant des années, je crois que le virus de la caravane ancienne qui sommeillait en moi s'est vraiment développé à ce moment, et des 4 modèles je n'aurais pu choisir laquelle je préférais, elles me fascinaient toutes. Dingo avait un style inimitable pour les mises en scène.

Et quelle frustration pour moi avec le Hors-série consacré à la 4CV, on ne voyait que très (trop) brièvement la caravane artisanale attelée à l'Affaires 54, sans en découvrir son intérieur ni ses détails, mais celà avait le mérite de montrer que le mouvement de la caravane ancienne commencait son essor doucement !

Notin1938

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Superbes ces photos et tout cet historique !
Dans les années 30 et avant qui partait comme ça en caravane et avec une aussi belle voiture devant ?
Il paraît que la caravane à l'époque était un sport de luxe, comme le golf est de nos jours.
Qui étaient-ils ces caravaniers ? Des gens aisés c'est clair.
Où allaient-ils ? Il paraît qu'ils se retrouvaient...

La littérature et les souvenirs directs manquent cruellement mais il s'agissait bien sûr de personnes suffisamment aisées pour posséder une voiture puissante et une caravane qui valait neuve aussi cher, et de loisirs, quand on en était encore à la semaine de 6 jours travaillés et aucun congé payé sauf pour quelques fonctionnaires (2 semaines obligatoires pour tous les salariés à partir de 1936).

Et dernier critère : une ouverture sur le monde permettant de connaître ce nouveau mode de tourisme. Parfois des artistes ou intellectuels trouvant un moyen commode de réfléchir au coeur de la nature.

Un pianiste s'était fait faire une caravane autour de son piano à queue pour faire ses gammes au vert.

Lisez Bécassine en roulotte, cela éclaire un peu : c'est un savant explorateur entomologiste original qui s'offre une caravane au milieu des années 30, ayant visité une exposition par hasard. Comme il ne sait pas conduire, c'est la bonne, Bécassine, qui s'en charge.

On trouve ailleurs plusieurs fois cette grave question : "comment loger les domestiques en auto-camping ?".

Eh oui, jusqu'alors, l'escouade de femmes de chambre et la cuisinière partaient devant préparer la maison de vacances, le chauffeur emportait les bagages dans l'Hispano et les maîtres arrivaient tranquillement par le train pour s'éviter la fatigue et les aléas de la route.

Dans les romans de Mauriac, on peut s'étonner de voir ces familles de riches propriétaires terriens bordelais prendre 2 ou 3 mois de vacances d'été, dans leur résidence à la campagne puis à l'hôtel sur la Côte d'Azur.

Un monde que bien peu de gens connaissent ou ont connu. Dès les années 30, des clubs et des rallyes caravaniers ont vu le jour.

Mais attention, ces pionniers étaient aussi parfois rejetés comme des gitans voleurs de poules. Comme les camping-caristes aujourd'hui sont parqués alors qu'ils ont un fort pouvoir d'achat.

Dans les numéros de la revue Camping, au début des années 50, l'aspect sportif est primordial : c'est à celui qui emmènera sa caravane le plus loin, le plus haut, par les routes les moins praticables et les températures les plus extrêmes, photos à l'appui.

Seul ou en groupe, à l'occasion de rallyes, de la neige, du soleil, etc.

Aujourd'hui, on va à l'autre bout de la terre en un jour.

On en fait le tour en quelques clics sur l'ordi.

Il y a 60 ans, il restait bien des régions à découvrir !

François

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Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

La caravane à un sacré passé historique !

Ces quelques fonctionnaires dès 1936, ayant 2 semaines de congés payés, avaient donc suffisamment d'argent pour s'offrir et une voiture puissante et une caravane.

Parfois des artistes ou intellectuels trouvant un moyen commode de réfléchir au coeur de la nature. Un pianiste s'était fait faire une caravane autour de son piano à queue pour faire ses gammes au vert.

Incroyable ! La caravane pour les artistes aussi. Dommage de ne pas avoir de photos avec ce pianiste.

Lisez Bécassine en roulotte, cela éclaire un peu : c'est un savant explorateur entomologiste original qui s'offre une caravane au milieu des années 30, ayant visité une exposition par hasard. Comme il ne sait pas conduire, c'est la bonne, Bécassine, qui s'en charge.

On trouve ailleurs plusieurs fois cette grave question : "comment loger les domestiques en auto-camping ?".

Eh oui, jusqu'alors, l'escouade de femmes de chambre et la cuisinière partaient devant préparer la maison de vacances, le chauffeur emportait les bagages dans l'Hispano et les maîtres arrivaient tranquillement par le train pour s'éviter la fatigue et les aléas de la route.

Un autre exemple, dans les années 50 encore, Simone Digue ne partait jamais sans son employée dans les aventures avec son mari en "Passe Partout" ! (l'employée est la jeune femme brune à gauche sur la photo)

Dans les numéros de la revue Camping, au début des années 50, l'aspect sportif est primordial : c'est à celui qui emmènera sa caravane le plus loin, le plus haut, par les routes les moins praticables et les températures les plus extrêmes, photos à l'appui. Seul ou en groupe, à l'occasion de rallyes, de la neige, du soleil, etc.

D'où les aventures de Pierre Digue en "Passe Partout" sur route enneigée : le froid, le camion à faible vitesse. Tout ceci n'était pas confortable ! aventurier et sportif oui en effet : http://www.diguedinguedong.com/caravane … rtout3.htm

Le club Digue, 15 ans plus tard tout aussi sportif ! : http://www.diguedinguedong.com/caravane … _1966.html

Dernière modification par François (25-04-2013 09:16:30)

Notin1938

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Le couple Hénon avait aussi bien souvent leur employée avec eux en déplacement. Ils faut dire que eux étaient "en représentation", il s'agissait d'être disponibles à tout moment pour faire la promotion de leurs caravanes. Idem pour les Digue sans doute.

Les Notin étaient de ce point de vue, du temps de Joseph Notin, moins mondains. C'étaient des ruraux près de leurs sous (je n'y vois aucune connotation péjorative).

François

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Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Oui Pierre Digue également, se rendait dans des rallyes avec son "camion camping" et dans le but sans doute "d'accrocher" un acheteur.

Fannotin

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Sympa le rallye de la neige Digue.

D'après ce que j'ai lu, il a eu lieu en 1965, puisqu'il conclut sur le prochain rallye 1966.
Pour la Mercedes derrière le chasse-neige, tu as tout à fait raison.

C'est une 190 ou 190 D différente de la 200/200D/230 par les clgnos sur les ailes, l'absence de grille chromée de pavillon arrière, et les feux arrières plus anguleux, sans chromes verticaux en regard des ailerons.

Les cadeaux offerts aux participants (cours de ski, soirée etc...), étaient assez conséquents.

Je trouve aussi très intéressant de plonger dans l'ambiance de cette époque, que j'ai connue du temps de l'A3CF, je suis ravi de vous faire partager de temps en temps mes merveilleux souvenirs.

HBR5

Re : L'article Rétroviseur-Le Caravanier d'août 1992

Puisque vous semblez intéressé par les Familes et leurs "loisirs" ou voyages je peux témoigner de ceci :

Une famille que je connais depuis toujours pour être propriétaires terriens importants avait jusqu’à la guerre de 40 un wagon qui leur appartenait, stationné dans la gare du village. Lorsque Madame et Monsieur se rendaient dans leur résidence Parisienne pour passer quelques jours ou semaines,  le personnel de Maison attaché à Madame préparait le wagon et le chef de gare arrêtait le train afin d'accrocher le dit wagon. La famille et le personnel  prenaient alors le dit wagon. Lorsque le voyage était à destination, des villes d'eaux pour les bains et cures réparatrices, il n'était pas rare que le Chauffeur précède le couple afin que Monsieur puisse disposer de la Bugatti dés son arrivée.

J'ai passé des moments inoubliables avec Monsieur qui était déjà très âgé.  Lorsque je le rencontrais en campagne promenant ses chiens , il prenait plaisir à me raconter avec une simplicité extraordinaire  ses voyages, ses amis, son époque et  ses voitures parmi lesquelles Bugatti a toujours eu sa préférence trés marquée. Il considérait par exemple que sa Ferrari (vers les 60') était franchement sans grand intérêt sauf en ce qui concerne le moteur qui était selon lui "intéressant". Que de fois j'ai abandonné mon travail pour le suivre dans ses promenades afin d'écouter, de comprendre  et d'apprendre ce qu'était le monde qui était le leur.

En dehors du fait que ces personnes disparues à ce jour étaient d'une culture rare, je n'ai jamais, mais vraiment jamais, ni lu ni entendu de choses aussi extraordinaires que celles qui m'ont été contées par celles-ci  .